Carnet de voyage
Dans le cadre des mobilités des étudiants francophones, j’ai obtenu une bourse de 5 mois qui devrait me permettre de finaliser mon mémoire de DEA en philosophie politique à l’université Saint-Joseph de Beyrouth. Pour beaucoup de mes amis le Liban n’était pas un pays fréquentable, je ne devrais pas aller là-bas. Pourtant rien n’a pu entamer ma détermination, celle d’aller vers la découverte de ce mystérieux pays d’orient où plusieurs civilisations se sont succédées, écrivant ainsi l’un des pans le plus impressionnant de l’histoire du monde.
C’est en septembre 2003 que j’ai pris mon départ pour le Liban à bord d’un airbus de la compagnie Brussels. L’avion était équipé de petits écrans tactiles individuels ce qui permet de choisir son programme à bord et notamment ce que je préfère le plus le film de comédie. Après une escale de 6 heures de temps à l’aéroport internationale de Bruxelles, j’ai pris un autre vol, cette fois ci de la compagnie Syrian airways. Ce 2 ème vol de 4h s’est déroulé sans aucun problème, nous avons survolé entre autres
Comme prévu mon landing visa qui m’avait été envoyé par l’AUF reçois une confirmation, je paye 30 $. Ma valise est arrivée sans dommage sur le tapis roulant. Le plus dure reste à faire : retrouver seul le foyer de la Sagesse à Achrafieh où trois étudiants Cambodgien m’attendent. Erreur je ne connais pas les tarifs des taxis pour venir de l’aéroport à Achrafieh. Ne connaissant pas la ville, je me fais avoir par le chauffeur de taxi qui me prend USD 50 $, alors que le tarif normal est de 5,000 LL soit environ USD. Je retrouve enfin le foyer de la Sagesse après avoir été baladé par le taximan dans tout le secteur Achrafieh. Il est presque minuit, des jeunes qui rodaient par là se proposent de m’aider à porter ma valise jusqu'à dans le hall de réception. Je refuse, ils insistent, la peur au ventre j’acquiesce, cela me vaudrait 5 $.
Je suis enfin content de pouvoir retrouver mes amis cambodgien (Luy, Vantharoth, Praseth), je passe la première nuit sur un lit aménagé à la va-vite. Après 5 jours passé dans ce foyer, je vais opter finalement pour le Foyer Saint-Jean Saint-Pierre, situé à une rue perpendiculaire à la rue Mono.
Première découverte de Beyrouth
Armé de vagues souvenirs issus médias du dernier conflit libanais, des noms non moins célèbres tel que Michel Aoun, Samir Geagea, Joumblat, Beyrouth Est, Beyrouth Ouest…hantaient encore mon esprit. Le moment n’était pas opportun pour me faire une opinion de l’état politique du pays. Il y avait la paix, c’était l’essentiel. Le musée était donc ma première destination hors du foyer de l’université et de l’AUF. Il était magnifique. Restauré et reconstruit après la guerre civile, c’est un imposant édifice situé à un carrefour non loin de l’Ambassade de France. Le tarif de l’entrée n’est pas très exorbitant et en plus on peut payer en dollar lorsqu’on n’a plus de livres libanaises. La qualité du musée est exceptionnelle pour la région même si le nombre de pièces présentées n’en fait pas un passage incontournable. L’ensemble se répartit sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée se trouvent les pièces les plus massives (mosaïques, sarcophages, statues…) alors que le niveau supérieur regroupe différentes pièces présentées chronologiquement de la préhistoire à l’ère islamique. Le tout est très bien présenté avec des légendes en arabe, français et anglais et pour les objets les plus petits des loupes sont à disposition. Bref, de quoi passer quelques heures à admirer toutes ces merveilles.
Quel que jour après, il fallait découvrir le visage de Beyrouth. A un carrefour je tombe sur deux bâtiments ravagés par la guerre civile. Ils sont saisissants par toute l’histoire qu’ils dégagent et tellement symboliques de ce par quoi le pays est passé durant 16 ans. En allant vers le centre ville en suivant la ligne verte qui séparait les chrétiens des musulmans pendant la guerre. La place des martyrs est méconnaissable, c’est normal elle a subit un véritable martyre J’ai beau avoir jeté un coup d’œil aux photos présentes dans le guide, je ne peux m’imaginer cette place qui ressemble à un vrai chantier avec une énorme mosquée en construction et des terrains vagues. Le secteur en construction est rebâti avec des immeubles aux couleurs villes qui tranche véritablement avec les habitations que j’ai vu jusqu’à présent mais c’est l’image du nouveau Beyrouth.
Par endroit le centre ville a été si bien restauré que l’on se croirait sur la côte d’un pays occidental avec des couleurs très chaleureuses et une propreté autour de ces immeubles à vous couper le souffle. Dans ce secteur, les belles voitures sont légions et on doit se frotter les yeux pour se rendre à l’évidence, les Ferrari, Z4, X5 et autres derniers modèles Mercedes ou BMW font bien partis de la carte postale locale. La zone de la place de l’étoile n’a rien à envier à la 5ème avenue ou aux Champs Elysées.
Sur le chemin du retour, je semble un peu perdu. Je m’approche d’un libanais pour lui demander un renseignement, il feint de ne m’avoir pas vu, j’insiste… il m’ouvre grandement ses yeux comme pour me dire : « tu ne peux pas me laisser tranquile ? » et disparaît aussitôt ; je me fais une opinion : les « Libanais sont xénophobe », je ne voulu pas penser au racisme. Je me débrouille, finalement je retrouve mon chemin.
Avec des amis libanais, en l’occurrence Merguedich Joulakian (d’origine arménienne) et Mireille Salam, je vais découvrir le Liban de fond en comble. Je vous détaillerais certains voyages dans d’autres pages de ce blog.
la France , la Hongrie, la Turquie et la Crête avant de nous diriger sur Beyrouth où nous avons atterri vers 22h local (GMT+2). L’atterrissage est assez spécial puisque du côté droit de l’appareil nous ne voyons le sol qu’au dernier moment, on a ainsi l’impression que le pilote va faire un amerrissage.