Samir Kassir: Une révolution inachevée
Samir Kassir, né en 1960 à Beyrouth et assassiné le 2 juin 2005 dans un attentat à la voiture piégée, était un historien et journaliste libanais
Jeunesse
Né d’un père d'origine palestinienne et d'une mère d'origine syrienne, Samir Kassir grandit au Liban. Comme tant d'autres compatriotes, il part pour Paris pour y poursuivre ses études à la Sorbonne d'où il obtient en 1984 deux diplômes en philosophie et philosophie politique. En 1990, il obtient de la même université, un doctorat en histoire moderne, pour rejoindre plus tard le département d'études politiques de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth en tant que chargé de cours.
Carrière de journaliste
De retour à Beyrouth, il entame une carrière au sein de plusieurs journaux et périodiques, dont An Nahar, principal quotidien libanais, L'Orient-Le Jour, quotidien beyrouthin francophone, Al Hayat, journal panarabe basé à Londres et Le Monde diplomatique. Il est aussi le rédacteur en chef du mensuel francophone L'Orient-Express, qui introduit une impertinence, une liberté de ton et une modernité inédites dans la presse libanaise. Composé de jeunes journalistes, d'étudiants, de politologues et de vieux routiers de l'imbroglio libanais, L'Orient-Express s'amuse à bousculer l'hypocrisie d'une reconstruction fondée sur l'amnésie. Ce mensuel novateur et impertinent déclenche l'ire de l'establishment libanais comme étranger ainsi que le retrait progressif des régies publicitaires devant la baisse des ventes et cesse de paraître en 1998À partir du milieu des années 1990, Kassir devient particulièrement connu pour son éditorial hebdomadaire dans An Nahar qui paraît chaque vendredi. Il est parmi les premiers à déclarer ouvertement son opposition à l'hégémonie du régime syrien sur le Liban à travers ses éditoriaux et ses débats publics. De plus, à la différence des nationalistes libanais, il lance un grand débat au sujet de la démocratie et de la liberté, non seulement au
Liban, mais également en Syrie et dans le reste du monde arabe. Néanmoins, ses positions ne font pas de lui un nationaliste. Appartenant à une école de pensée internationaliste de gauche, il s'oppose au nationalisme chauvin, aux dictatures et à la répression. Il souhaite un Liban indépendant, libre et souverain qui maintenant la démocratie et la laïcité. Il travaille également pour TV5 et fait quelques apparitions dans l'émission hebdomadaire Kiosque.
Révolution du cèdre
A l'apogée de la Révolution la Syrie la Ligue arabe et à l'accord de Taef
Sur les questions intérieures, Kassir n'épargne aucun dirigeant. Il trouve ainsi inacceptable que Michel Aoun essaye de monopoliser ce que lui-même percevait comme le résultat d'un processus auquel ont contribué les Libanais dans leur ensemble.
Homme politique
Kassir est membre du Mouvement de la gauche démocratique dont il est un co-fondateur. Ce groupement fondé à Beyrouth en novembre 2004, est selon lui une nécessité et lui et ses co-fondateurs insistent sur le fait que leur expérience n'est pas une prolongation de celle du Parti communiste libanais mais plutôt une initiative nouvelle. Il se rend compte que la gauche au Liban a survécu à deux expériences amères : l'échec au sein du Mouvement national qui s'acheve après 1990 par une marginalisation complète par les Syriens, et la chute de l'Union soviétique qui affecte la gauche dans son ensemble. Il croit cependant, que malgré ces épreuves, le Liban continue à offrir des opportunités favorables à l'action des partis politiques.
Assassinat
Le 2 juin 2005, au volant de sa voiture, parquée devant l'immeuble où il habite à Ashrafieh, quartier résidentiel de Beyrouth, il a à peine fait quelques mètres sur son chemin le menant à son journal, qu'une charge explosive, installée sous son siège, explose et le tue immédiatement.Son assassinat s'inscrit dans la série qui voit la disparition de personnalités politiques libanaises telles que Rafiq Hariri et Georges Haoui. Il porte à 28 le nombre de journalistes victimes jusqu'ici d'attentats depuis la pendaison par les Ottomans, en 1918, de plusieurs journalistes et activistes libanais et syriens ayant œuvré pour l'indépendance de leur pays. Sa mort provoque une profonde indignation et une vaste condamnation au Liban et de part le monde. Tandis que ses amis et partisans, à Beyrouth, Washington et Paris, manifestent, bougies à la main, pour lui rendre hommage, le Conseil de sécurité se réunit, selon une démarche inhabituelle, pour condamner cet assassinat.
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Condamnation de la Francophonie
Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie la Francophonie la Francophonie
Monsieur Abdou Diouf a condamné avec vigueur cet acte de violence inadmissible qui a coûté la vie à un ardent défenseur de l’indépendance de la presse au Liban.
Lire le communiqué de presse :Communiqu__de_presse.pdf
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Héritage
À 45 ans, il laisse derrière lui son épouse Giselle et ses deux filles Mayssa et Liana ses camarades et ses amis ont juré de maintenir sa mémoire vivante et de poursuivre le chemin qu'il a emprunté pour instaurer la démocratie, la laïcité et l'égalité sociale au Liban et dans le monde arabe.Il était un exemple parfait du bi-culturalisme libanais, maniant aussi bien la plume en arabe qu'en français, ardent défenseur de la cause palestinienne et d'une véritable démocratieIl est le co-auteur de Itinéraire de Paris à Jérusalem qui est publié en 1992. Il publie La guerre du Liban (1994), L'histoire de Beyrouth (2003) et deux livres en arabe La démocratie syrienne et l'indépendance du Liban (2004) ainsi que Militaire contre qui ? (2004). Il est également l'auteur de Considération sur le malheur arabe et était en train de terminer Beyrouth, le printemps inachevé
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